Syvil a choisi d’analyser les enjeux du logement compact par le prisme de la ville productive, c’est à dire en le considérant comme l’extrémité des filières matérielles de production et de consommation. Cette approche permet à l’atelier de proposer un regard renouvelé sur les usages. La recherche vise la formulation de propositions opérationnelles pour amener la conception du logement compact vers un horizon désirable tant sur les modes d’habiter que sur leur impact écologique. Syvil s’attache particulièrement aux fonctionnalités nécessaires à associer au logement pour intégrer de nouveaux usages telles que les livraisons à domicile ou bien pour favoriser les pratiques écologiques du bien-manger, de la gestion et de la réduction des déchets, de la réutilisation et de la réparation d’objets, de la consommation en circuits courts, le recours aux mobilités douces ou à l’autopartage…
La banque suisse UBS, dans un rapport de 2018 intitulé «Is the kitchen dead ?», et Tiffany Buckins, cheffe du design intérieur chez Ikea Australie , nous prédisent la disparition de la cuisine, remplacée par des livraisons à domicile, des repas pris en extérieur et des kitchnettes pour réchauffer des plats préparés. Une idée que promeut l’architecte espagnole Anna Puigjaner dans son ouvrage «Kitchenless City» pour qui la disparition de cette pièce est une formidable opportunité de création d’emplois. Pourtant, 82 % des français estiment que la cuisine est centrale dans la vie d’une famille. Elle est, avec le salon, la deuxième pièce de vie dans laquelle les français passent le plus de temps.
Selon une étude, 88 % des gens semblent attachés à leurs biens, y compris aux objets non utilisés qu’ils stockent pour 67 % à la cave, au grenier ou dans le garage. Pourtant, 49 % de la population déclare manquer de rangements. Parmi les objets avec lesquels les français rencontrent le plus de difficultés de stockage, on trouve: pour 35 %, les ustensiles de cuisine, les appareils de cuisine (type appareil à raclette, plancha...) et les chaussures, pour 30 % les vêtements et les produits d’hygiène et de soin1. Cette question du rangement et du stockage s’avère d’autant plus cruciale en Ile-de-France où les logements font en moyenne 16,4 m² de moins que la moyenne française avec une surface moyenne par habitant de 8,2 m² inférieure à celle du reste du pays2.