De part le phénomène de desserrement des activités et les enjeux environnementaux, sociaux et économiques qui en découlent, le sujet de l’immobilier productif vertical (destiné à l’artisanat, à l’industrie ou encore à la logistique) suscite aujourd’hui beaucoup de réflexions de la part des différents acteurs de la ville. Cependant, aucun modèle ne semble pouvoir s’imposer à l’heure actuelle. Les opérations de densification de l’activité productive demeurent jusqu’à maintenant des expériences isolées, chaque projet suscitant l’invention d’un modèle dont on a peine à prédire la réussite ou l’échec. Pour ces raisons et afin de mieux accompagner les opérateurs dans une démarche éclairée, Syvil a entrepris de capitaliser une connaissance spécifique. L’atelier mène une analyse des enjeux de conception architecturale et programmatique de formes denses et verticalisées d’immobilier d’activité, adaptées à la ville constituée.

Avec l’essor du e-commerce et la montée en puissance des enjeux environnementaux liés à la logistique, les métropoles cherchent à replacer de nouveaux maillons logistiques au cœur des centres urbains et à développer une logistique urbaine dite « du dernier kilomètre ». Il s’agit d’arriver au plus proche de la zone de chalandise de manière massifiée, c’est-à-dire avec un minimum de véhicules - de gros gabarits - afin de ne pas encombrer les réseaux routiers, puis à partir d’un point d’arrivée identifié, desservir la zone dense en petits véhicules propres à faible impact carbone. Syvil adopte une démarche prospective cherchant à apporter une dimension architecturale et urbaine à la définition de ces nouvelles typologies d’espaces en cours d’invention. L’atelier appréhende les différentes échelles d’espaces dédiés à la logistique urbaine à travers des projets opérationnels. Parallèlement, il cherche à affiner son expertise en menant un travail de veille et de recherche sur cette thématique et interroge le statut et les modalités potentielles de la présence de ces nouveaux avatars de la logistique en ville.

Syvil développe un nouvel imaginaire formel et spatial de la zone d’activité, infrastructure productive de nos villes. Même si les zones d’activités répondent à une logique de zoning considérée aujourd’hui comme obsolète, leur situation actuelle - selon les cas : rattrapées par la ville, menacées par des opérations d’aménagement, en perte de dynamisme ou tombées en désuétude - place leur avenir comme une question d’une brûlante actualité. Syvil souhaite interroger le devenir de cet héritage de l’urbanisme moderne et le statut à donner à ces espaces. L’atelier tente de renouveler l’imaginaire associé en s’appuyant notamment sur un benchmark d’exemples étrangers. Il cherche à imaginer des modalités d’intervention spécifiques, les outils traditionnels de l’aménageur, de l’urbaniste et de l’architecte paraissant inappropriés ou insuffisants pour répondre aux enjeux posés et entamer une transformation réelle de ces zones tout en conservant leur vocation productive.

Les projets mixtes apparaissent aujourd’hui comme des solutions pour conserver en ville toutes les programmations nécessaires à son fonctionnement en dépassant les phénomènes de zoning et de desserrement. Syvil s’intéresse plus particulièrement aux projets mixtes avec une composante productive ou logistique. L’atelier cherche à élaborer des outils et à imaginer des dispositifs architecturaux à faire valoir dans des contextes opérationnels qui permettent de tirer parti des qualités de chaque fonction et concilier leurs nuisances ou besoins respectifs.

Syvil a choisi d’analyser les enjeux du logement compact par le prisme de la ville productive, c’est à dire en le considérant comme l’extrémité des filières matérielles de production et de consommation. Cette approche permet à l’atelier de proposer un regard renouvelé sur les usages. La recherche vise la formulation de propositions opérationnelles pour amener la conception du logement compact vers un horizon désirable tant sur les modes d’habiter que sur leur impact écologique. Syvil s’attache particulièrement aux fonctionnalités nécessaires à associer au logement pour intégrer de nouveaux usages telles que les livraisons à domicile ou bien pour favoriser les pratiques écologiques du bien-manger, de la gestion et de la réduction des déchets, de la réutilisation et de la réparation d’objets, de la consommation en circuits courts, le recours aux mobilités douces ou à l’autopartage…

La crise climatique va amener nos sociétés et nos villes à repenser en profondeur l’ensemble de leurs filières matérielles : alimentation, production d’énergie, matières premières, déchets, logistique… Syvil a entamé une recherche prospective ouvrant des pistes de réflexion sur l’impact d’une modification du « système-ville » sur les architectures. Architectures de la production d’énergies vertes, de la fabrication locale, du réemploi, de la transformation, de la réparation, du stock, d’une logistique décarbonée, fluviale, ferrée… de quelles architectures le monde de demain aura-t-il besoin ?